en cadeau pour la nativité : l'Atlantis !

Le départ la veille de la nativité, fut comme tous les départs.
Révision des armements.
Révision des paquetages.
Puis la route.
Au bout ce serait une croisière sur l'Atlantis, mais on n’ en était pas là encore.

Rapport du lendemain pour la nuit : RAS.

Rien à signaler.. Rien ? Sauf qu'on était la veille de Noël !

Edémias avait oublié ce que représentait cette veillée. Pourtant, il devait s'agir d'un soir, ou toute l'humanité se pose et se recueille. La naissance du prophète Christos, né de Maria et Giosep, à qui l’on devait la promesse d’une vie éternelle pour l’âme des mortels ...

Qu'en était il en période de guerre ?

Lui avait décidé que ce serait un moment de partage, avec ses compagnons de route , Lafa_, son parrain Gengis, la luciole Neb et Hérania.

Le Démias avait embarqué avec lui, une belle outre de calva vieux, un bon gigot de mouton , et un sac de châtaigne. Le dessert serait des pommes grillées à même le feu de camp...

La troupe arriva donc , sur leur lieu de repos pour la nuit , à la lisière d'un bois, au bord d’une rivière , qui leur fournirait le combustible et la fraicheur d'un bon bain.

Le centurion jeta à bas son paquetage et entreprit de creuser un trou , pour y abriter le feu de camp pour la nuit, pensif..

Ils allaient arrivés à La Rochelle , le lendemain, La Rochelle, ou séjournait Clara.
Comme si ses pensées avaient été un signe, il fut interrompu par le battement d'aile d'un pigeon, qui vint se poser sur sa tête.

Il dégagea l'animal qui s'était prit dans sa tignasse et détacha une missive de sa patte .

C'était elle , qui lui écrivait:

Citation :: • Date d'envoi : 24/12/2011 - 09:41:40
• Titre : bonnes fetes
• Ma plume s'envole sur le vélin et laisse quelques mots griffonnés!

Edem...passe de bonnes fêtes....ce soir..je pars pour un long voyage vers l'Espagne..

avec toute mon affection

Clara

Ed repris sa besace s’écarta un peu du groupe . Il s’installa sur la souche d’un arbre et lu et relu les quelques mots. La lettre d’adieu qu’il avait écrit à Lafée , depuis la Touraine, lui revint en mémoire, ses doutes, ses sentiments en berne.

Il ferma les yeux , et imagina la femme , qu’il avait tant aimé, et l’enfant qu’elle lui avait donné. Arthur, leur petit Arthur …
Assaillit par des sentiments indéfinissables de tendresse , de regret, de culpabilité face à la parole donnée , et qu’il n’avait pas honoré, ayant cru que l’amour durerait toujours , et serait infaillible devant toute épreuve, il resta là un long moment, plongé dans ses souvenirs…
Puis se ressaisissent, il sorti plume et vélin de son sac et entreprit de lui répondre :

Citation :: Clara,

Le très haut n’exauce pas les vœux des hommes, lorsqu’ils sont contraire au dogme aristotélicien. Je voulais mourrir, il m'a épargné sur toutes les batailles.

Quel valeur justifie la plaie que nous laissons à la terre, lorsque tombent les hommes ? .

Je suis vide de sentiments, après tant de douleur et de sang.

Ma seule tendresse dont je suis capable va vers notre petit Arthur. Il est toi et le souvenir que je garde d'un brasier d'amour, aujourd'hui juste tiède encore , d'affection et de gratitude pour ce que tu m'as donné de plus beau.

Je serais à la Rochelle demain, trop tard pour te croiser peut-être, le destin a du juger que nous revoir est encore trop tôt. Je sais le mal que je t'ai fait, avec la désertion de mes sentiments, et encore je te demande pardon.

J'irais voir Arthur à LR, , je ne serais que de passage, mais dans quelques jours, je saurais m'occuper de lui , il me manque, toi aussi d'une certaine façon, mais je ne saurais pas reprendre ma vie d'autrefois avec toi, et je te laisse libre , car je ne puis rien te promettre qui ne puisse te satisfaire .

Si tu devais emmener notre petit garçon avec toi, dis lui mes regrets et mon amour pour lui, mon cœur pleur de ne pas le voir, et je te demande humblement, de me donner des nouvelles de toi parfois et de l'enfant à venir, de vous si vous partez tous les trois.

Qu’Aristote prenne soin de toi et te protège,
Avec toute l’affection qu’il me reste de mon naufrage
Ed.

Il cacheta le vélin et le confia au pigeon puis resta un moment songeur, les yeux rivés dans les flammes du feu , que ses compagnons de route avait fini par allumer … On était la veille de Noël ..

Le 22 décembre...
Un pigeon se posa sur le bord de la fenêtre de la Tulipe Noire... L'Atlantis ne pouvait rester à quai. Elle en avisa Cyclope et ils avaient pris la decision d'aller le chercher au plus vite... Son cœur se serra et elle dut partir se séparant de lui pour les fêtes.

Ce qui la réconfortait était de voir que ses collègues et amis l'avaient suivie dans l'urgence oubliant leur peur ou phobie du bateau... Ce qui lui promettait un voyage certainement amusant se devant de rassurer les uns et les autres...

Le lendemain, tout était prêt... Cheval sellé, legionnaires à ses côtés, ils prirent la route et firent escale dans un endroit calme où chacun s'était attelé à préparer le campement et le feu qui les réchaufferait et surtout en cet instant les aiderait à se restaurer.

Edemias avait tout prévu... Un repas digne de cette nuit de la nativité... Elle le chercha et le vit plutôt songeur...
Elle s'approcha et s'apercevant qu'il ne l'avait pas vu venir planta ses yeux émeraudes dans les siens et lui fit un grand sourire...

Et bien Edem... Tu m'as l'air bien songeur...

Et bien Edem... Tu m'as l'air bien songeur...

Levant les yeux vers celle qui l'avait rejoint, il lui fit un sourire pincé.
Lui assis sur sa souche et elle debout face lui, le dominait ,et la silhouette de Lafa , à contre jour, lui en rappela une autre.

Clara, il la connaissait par coeur, pour avoir serrer dans ses bras son corps si souvent. Ses mains en connaissait le grain velouté de chaque carré de sa peau et chaque cicatrice, laissé par des batailles oubliées.
Pourquoi alors , était il subitement incapable d'aucune émotion à tous ces souvenirs ?

Ed soupira et se leva lentement , pour se tenir prêt de la Sénéch'. Plongeant longuement son regard troublé dans celui de son amie, comme pour y chercher réponse à ses questions , il fini par demander doucement:

Est ce qu'on oublie un jour les corps en lambeau que nous laissons sur les champs de bataille ?

Il n’espérait pas vraiment de réponse, lui ne s'habituerait pas, et le vide qu'il ressentait , était certainement le bouclier que son esprit avait dressé pour ce protéger, le laissant tel un fantôme sans âme.

Son sourire se fit plus franc, car la présence de ses camarades, chassa son passage à vide momentané. Il reprit son sac et en sorti le gigot, emballé dans un épais tissu de lin humide, pour en préserver la saveur et la fraicheur. Il désigna le feu ..

Je crois que nous avons suffisamment de braises maintenant , pour passer aux choses sérieuses , tu as faim Lafa ? Allons festoyer, on ne va pas passer la passerelle de ton rafiot sans avoir prit un dernier repas digne de ce nom avant !

Et avec un sourire taquin ; C'est ma dernière volonté avant de trépasser, si ta coquille de noix nous englouti dans les profondeurs de l'océan

Est ce qu'on oublie un jour les corps en lambeau que nous laissons sur les champs de bataille ?

Elle le regardait tendrement et lui souriait hochant légèrement la tête signifiant que ces choses là ne s'oublient pas... Il faut simplement vivre avec...
Elle savait que ce qui le tourmentait était profond, une blessure qu'il ne pourra que colmater...
Elle passa sa main dans son dos et lui fit un sourire franc, elle serait toujours là pour lui comme il l'a toujours été pour elle...

Je crois que nous avons suffisamment de braises maintenant , pour passer aux choses sérieuses , tu as faim Lafa ? Allons festoyer, on ne va pas passer la passerelle de ton rafiot sans avoir prit un dernier repas digne de ce nom avant !
C'est ma dernière volonté avant de trépasser, si ta coquille de noix nous englouti dans les profondeurs de l'océan

Tu oses me demander à MOI si j'ai faim ?

Elle leva les yeux au ciel et rit...

Hum... Voyons voir, tout ça m'a l'air très appétissant.. Vas vite mettre le gigot sur les braises mais fait le discrètement sinon Gengis va être le premier à se servir et là je ne donne pas cher de nos rations... Quoique en ce moment les étoiles ont plutôt l'air de le passionner...
Et puis en effet si c'est notre dernier repas, autant qu'il soit réussi... A ce propos je suis ravie de voir la confiance que tu mets en moi... Tu serais plus rassuré avec Cy c'est ça?

Elle pouffa de rire et le regarda malicieusement...

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